LLNN @ Boston Room, Londres 03/02/2024 LLNN @ Boston Room, Londres 03/02/2024 Après un split avec LLNN, Sugar Horse a l'honneur d'ouvrir sur la tournée européenne de LLNN. Une première partie qui remplit son rôle à la perfection, une entrée en matière adaptée à la suite, un style complémentaire mais suffisamment différent, Sugar Horse s'inscrit doucement dans le paysage sonore, ouvrant avec "Slam dancing in a burning building". Originaire du Royaume-Uni, le cheval de sucre continue avec "Waterloo teeth", issue du l'EP incluant des invités comme Debbie Gough de Heriot et Kate Davies de Pupil Slicer. Bref, que du beau monde de la scène britannique. S'en suit "Sleep paralysis demon", évidemment issu du split avec LLNN. C'est carré, et agréable, mais on attend surtout la pièce de résistance.

Il y a forcément une anticipation évidente à voir un groupe comme LLNN qui pour la première fois de sa carrière tourne en tête d'affiche. C'est donc avec une certaine appréhension que l'on découvre LLNN ce soir, et avec l'espoir de se prendre une claque dans la tronche. Pour le coup LLNN se dévoile avec subtilité, à travers l'intro "The horror" issue du split avec Sugar Horse, entrée en matière calme et délicate, oui enfin, jusqu'à l'apparition de Victor Kaas, le vocaliste et guitariste, qui en profite pour se mettre en condition, se chauffer, mais aussi chauffer la salle, que dire, haranguer la salle et lui hurler dessus. Il n'est pas là pour faire de la figuration, ni pour tourner autour du pot. Sauf que la réalité dépasse, parfois, le film que l'on s'en est fait. Et ce n'est pas seulement une claque dans la tronche que l'on se prend pour cette occasion-là, c'est un bus entier de catcheurs professionnels qui débarquent pour s'y prendre à tour de bras. Entrée en matière exquise donc, suivi par le reste du groupe qui surgit sur scène pour le lent et oppressant "Imperial". Voilà la raison pour laquelle la salle est comble, pour cette liqueur sonore épaisse et amère, mais ô combien sucrée, qui coule des amplis de LLNN, c'est majestueux et captivant. LLNN enchaîne avec "Despots", "Desecrator" et "Scion", titres qui passent trop rapidement évidemment, tant on en voudrait plus. LLNN a un set bien rodé, qui alterne entre des titres de Unmaker et Deads pour le plus grand plaisir d'une salle qui ne fait que monter de plus en plus en pression. Difficile de dire si des titres sont plus percutants que d'autres, mais la magie opère même sur "Interloper" et sa lente introduction, obscure et étouffante, sorte de répit avant le trio final. Le trio infernal même, "Monolith", issu de la compilation ..These rocks have teeth de Pelagic Records, un "Division" qui met tout le monde d'accord, et "Obsidian" qu'il aurait été dur de ne pas jouer tant il est représentatif de LLNN et de sa déferlante sonore. Guitares obstinées, synthé atmosphérique, un brouillard épais à couper au couteau, LLNN nous gâte ce soir et conclu son set en beauté devant une salle bouillante qui a explosé depuis belle lurette.